Publié le

21/03/2024
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Les 18 et 19 mars 2024, le 10ème Sommet européen des régions et des villes se tenait à Mons, en Belgique. Il fut rythmé de discussions sur la démocratie, le développement durable, l’avenir de l’Union européenne et de son élargissement, la nécessaire cohésion sociale, économique et territoriale, et les conséquences de la guerre en Ukraine. Plus de 3.500 élus s’y sont rassemblés pour réaffirmer leur engagement pour une Europe plus forte, plus juste et plus résiliente à l’aune des élections européennes 2024. La proclamation de la Déclaration de Mons était l'enjeu principal de ce Sommet.

Un Sommet sous les auspices de la présidence belge

Le Sommet de Mons était coorganisé par le Comité européen des Régions et la Région wallonne. Preuve de l’engagement de la présidence belge du Conseil de l’Union pour les régions et la politique de cohésion européenne, le Premier ministre belge Alexandre De Croo était présent pour recevoir la Déclaration de Mons. Il était accompagné d’Elio Di Rupo, ministre-président de la Région wallonne.

« Nous avons besoin d’une Europe qui peut se rassembler et se mobiliser pour faire face aux enjeux d’aujourd’hui ! Et dans ce contexte, les régions, les villes et autorités locales ont un rôle essentiel à jouer. A travers cette « Déclaration de Mons », nous affirmons notre ambition pour l’avenir de l’Europe : poursuivre la convergence économique et sociale entre les différentes régions d’Europe. C’est le principe même de la cohésion ! » - Elio Di Rupo.

La représentation française menée par Dominique Faure, ministre des Collectivités territoriales, n’était pas en reste. A la tribune, sont intervenus Patrick Molinoz, vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et président de la commission CIVEX du Comité européen des Régions (Commission de la citoyenneté, de la gouvernance et des affaires institutionnelles et extérieures), Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse, ou encore Franck Leroy, président de la région Grand Est. D’autres régions françaises étaient représentées parmi les participants au Sommet, comme la Bretagne (Loïg Chesnais-Girard, président), les Hauts-de-France (François Decoster, vice-président) ou encore la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Magali Altounian, vice-présidente). 

La commissaire européenne chargée de la Cohésion et des réformes Elisa Ferreira a elle aussi fait le déplacement.

Dominique Faure, Séance plénière La transition juste et la cohésion au coeur des futures politiques d'investissement de l'Union
Elio Di Rupo, Elisa Ferreira et Vasco Alves Cordeiro

La Déclaration de Mons : la vision des régions et des villes pour l'avenir de l'Europe

Mardi, la Déclaration de Mons rédigée par les organisateurs du Sommet a été remise au Premier ministre belge qui représente la présidence du Conseil de l’Union européenne jusqu’en juin 2024. Les demandes des élus s’organisent autour de cinq points :

1. Des investissements publics ambitieux : la capacité budgétaire doit être renforcées par de nouvelles ressources propres de l’Union. La politique de cohésion économique, sociale et territoriale doit guider ces investissements, toutes les autres politiques européennes ne devant pas y nuire.

2. Agir pour réaliser les objectifs du pacte vert : les collectivités locales et régionales doivent pouvoir agir dans un modèle de gouvernance multi-niveaux pour atteindre les objectifs climatiques, par exemple en passant par un soutien européen sur fonds directs destinés à ces collectivités.

3. Garantir l’égalité des chances sur tous les territoires : les réalités territoriales diverses (urbain, rural, régions ultrapériphériques, etc) doivent être prises en compte dans toutes les politiques européennes.

4. Participer à la construction de l'avenir de l'Union européenne : les villes et régions doivent être associées à la préparation des réformes et de l’élargissement de l’Union dans la logique du principe de partenariat, notamment concernant la politique de cohésion et la politique agricole commune.

5. Renforcer la dimension locale et régionale de la démocratie européenne : le Comité européen des Régions souhaite un rôle plus important dans le processus législatif européen, surtout quand il s’agit de politiques aux dimensions territoriales.

« La politique de cohésion doit rester une pierre angulaire du projet européen et le principal instrument d’investissement de l’UE. » - Déclaration de Mons, 19 mars 2024. 

Retrouvez la Déclaration sur ce lien

Alexandre De Groo recevant la Déclaration de Mons, accompagné de Vasco Alves Cordeiro et Elio Di Rupo

L'engagement renouvelé avec les collectivités ukrainiennes

A l’occasion des 30 ans de la création du Comité européen des Régions, Vasco Alves Cordeiro, son actuel président, a rappelé le profond engagement de l’organisation avec les collectivités ukrainiennes, qui étaient représentées à Mons. Ce n’était pas sans rappeler la précédente session du Sommet, qui s’était déroulée à Marseille le 3 mars 2022. Dix jours après l'invasion des troupes russes, le 9ème Sommet européen des régions et des villes s’était décoré des couleurs du drapeau ukrainien. Pour la dixième édition du Sommet, un temps d’échange était consacré au rôle des collectivités locales et régionales dans la reconstruction de l’Ukraine, dans le cadre d’un processus de redressement décentralisé du pays.

Ce Sommet a également été l’occasion pour Alia Myronova, maire d’Inhulka en Ukraine, d’être récompensée de la mention spéciale du prix du maire Pawel Adamowicz 2023 (la lauréate du prix est Maddalena Alberti, directrice de l’association ADL Zavidovici située en Italie), au terme d’une session plénière qui a loué l’engagement des citoyens et représentants élus qui se dévouent, malgré les risques, au bon fonctionnement de la démocratie locale.

Source : Européenne
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